Lésion cérébrale et rythme de vie

Les lésions cérébrales peuvent constituer une rupture importante dans la vie des personnes touchées. Certaines ne sont plus capables de retrouver leur vie d’avant et doivent découvrir une nouvelle manière de vivre. Celle-ci est souvent basée sur un rythme moins soutenu.

Les lésions cérébrales peuvent constituer une rupture importante dans la vie des personnes touchées. Certaines ne sont plus capables de retrouver leur vie d’avant et doivent…

Source: Pixabay

«J'ai dû apprendre la patience. Avant, j'étais copain avec l'aiguille des secondes et maintenant avec la petite aiguille.» Personne concernée, AVC 

«Avant, je passais ma vie à appuyer sur l’accélérateur, maintenant, c’est sur le frein.» Personne concernée, AVC

«Mais les médicaments me fatiguaient, j’avais besoin de plus de temps dans tout ce que je faisais.» Personne concernée, traumatisme cranio-cérébral

«Comme chez moi, tout prend beaucoup plus de temps, le temps passe vite.» Personne concernée, hémorragie cérébrale

«Même si, pour les autres, je ne fais pas grand-chose, mes journées sont bien remplies.» Personne concernée, AVC

«Avant, je pouvais me plonger dans mon travail, même pendant des jours ou des semaines. Maintenant, ça ne va plus. J’ai besoin de calme plus souvent.» Personne concernée, tumeur cérébrale

Ces citations sont tirées de divers portraits réalisés dans le cadre de notre journal entre 2017 et aujourd’hui. Elles nous offrent un aperçu du rapport au temps et au rythme de vie des personnes cérébrolésées. Pour la plupart d’entre elles, on voit clairement que leur rapport au temps et à la vitesse a été bouleversé par leur lésion. Il y a un avant et un après. L’avant, nous le connaissons tous: rythme effréné du quotidien imposé par nos vies bien réglées. L’après, c’est l’inconnu, l’impossibilité de continuer à suivre ce rythme imposé par nos modes de vie. Les personnes cérébrolésées sont alors contraintes à s’adapter et à changer leur rythme et leur gestion du temps.

Adopter un tempo moins soutenu?

Certaines personnes cérébrolésées vont tenter de s’accrocher à leur ancienne vie et ainsi à leur ancien rythme. Ceci peut mener à une frustration continue et une fatigue encore accentuée. A travers un travail sur elles-mêmes, difficile mais salvateur, les personnes cérébrolésées peuvent arriver à accepter de ralentir et ainsi mieux prendre le temps de vivre. Comme un de nos témoins, elles doivent devenir copines «avec la petite aiguille plutôt qu’avec la grande». Ceci soulage de la pression et permet de passer un temps de meilleure qualité pour les choses qui comptent vraiment.