Maux de tête et lésions cérébrales

Que peuvent faire les proches pour aider les personnes concernées? C’est la question posée au Docteur Raymond Bossy, spécialiste en médecine physique et en réadaptation.

Que peuvent faire les proches pour aider les personnes concernées? C’est la question posée au Docteur Raymond Bossy, spécialiste en médecine physique et en réadaptation.

Quels sont les principaux symptômes après une lésion cérébrale?

 

Une lésion cérébrale peut occasionner divers déficits neurologiques dont la nature dépend de sa localisation. Parmi ces symptômes, citons notamment des déficits de force, de sensibilité, cognitifs, visuels ou autres. Une lésion cérébrale, et en particulier un traumatisme cranio-cérébral, peut aussi engendrer la survenue de multiples symptômes, tels que des maux de tête. Avec les vertiges et la fatigue, les migraines arrivent en tête de liste des symptômes post-commotionnels. Leur fréquence et leur intensité varient toutefois d’une personne à l’autre. Souvent, ces maux réagissent moins bien aux antidouleurs et aux médicaments que les céphalées non post-traumatiques.

 

Traumatisme différent, mal de tête similaire?

 

Les maux de tête concernent plutôt les personnes traumatisées cranio-cérébrales. Mais il arrive que les céphalées soient présentes après un AVC (accident vasculaire cérébral). Elles sont parfois aussi associées au stress, à l’anxiété que cet état post-traumatique amène, parfois en lien avec d’autres facteurs. En cas de maux de tête soudains, inhabituellement violents, comme une explosion, il est préférable de consulter son neurologue immédiatement; cela pourrait correspondre à une rupture d’anévrisme cérébral (dilatation d’une artère). Dans tous les cas, si le problème persiste, il faut avoir recours à un spécialiste.

 

Que faire pour combattre les céphalées?

 

Les maux de tête post-commotionnels sont souvent favorisés par la «surstimulation» comme un environnement bruyant, une lumière forte, des personnes qui parlent autour de soi. Autant de facteurs fatigants et propices aux céphalées. Les solutions: se reposer, porter des protections auditives, des lunettes de soleil, ne pas hésiter à se retirer en tout temps. Pour prévenir l’épuisement, je conseille au patient de changer ses habitudes et d’avertir son entourage qu’il risque parfois de devoir s’éclipser. Pour les proches, il s’agit en général  d’accueillir cet état de fait et de prendre conscience des limitations de la personne cérébrolésée.

 

Et sur le long terme?

 

Ce qui peut aider, c’est de faire une activité physique régulière et douce. Idéalement, pour tout un chacun, les recommandations en matière d’exercices pour la santé sont de 5 fois 30 minutes d’activité physique par semaine. Les résultats ne sont pas immédiats, mais il semblerait qu’après quelques semaines ou mois, la fréquence des céphalées diminue. Evidemment, il est possible de commencer par 1 fois 10 minutes, puis 2 fois 10 minutes et ainsi de suite. Pour certains, 2 fois 30 minutes par semaine suffiront. Les sports à privilégier: la marche rapide, le vélo, la piscine ou le nordic walking. Il faut choisir une activité agréable et la pratiquer à un degré tolérable. Si le besoin s’en fait sentir, ne pas hésiter à demander de l’aide à un proche pour trouver la motivation ou pour se faire accompagner.

 

Merci au Docteur Bossy d'avoir répondu à nos questions.