La première assurance sociale a été fondée en 1902, il s’agissait de l’assurance militaire. Les personnes accomplissant un service militaire sont exposées à des risques de maladie, d’accident ou de décès. Si une personne subit une atteinte durable à sa santé, elle ne peut souvent plus subvenir à ses besoins, ou alors uniquement partiellement.
Seize ans plus tard, en 1918, est fondée l’assurance-accidents. Au début, les accidents du travail composaient la majorité des cas traités. Mais la tendance s’inverse ensuite avec, d’une part, l’amélioration de la sécurité au travail et, d’autre part, l’augmentation du temps consacré aux activités et loisirs hors travail. Depuis la période d’entre-deux-guerres, l’assurance-accidents investit aussi dans des organes de prévention des accidents au travail et dans la réadaptation. Néanmoins, jusque dans les années 1980, seule une personne salariée se voit obligatoirement assurée auprès de l’assurance-accidents.
Ces deux assurances versent des rentes à leurs assuré·e·s invalides et prennent en charge des mesures de rééducation pour restaurer leur capacité de gain. Plus tard, les caisses de pension commencent également à verser des rentes d’invalidité, mais les assuré·e·s ne bénéficient que d’une couverture partielle et ponctuelle. Le focus était placé sur la perte de gain, ce qui excluait une partie des personnes en situation de handicap n’ayant jamais pu travailler.
En 1948 sont versées les premières rentes de l’assurance vieillesse et survivants (AVS). Cette assurance permet à la personne assurée de se retirer de la vie professionnelle à l’âge prévu, en lui garantissant une sécurité financière pendant sa retraite. Elle est financée par les cotisations prélevées sur le salaire des personnes assurées et par des contributions des pouvoirs publics, en particulier par les revenus provenant de l’impôt sur le tabac et sur l’alcool.
Quant à l’assurance invalidité (AI), elle est créée en 1960, pour combler certaines lacunes. Avant cette date, les personnes en situation de handicap devaient subvenir à leurs besoins. Certaines bénéficiaient de l’assurance accident, des versements de caisses de pensions ou d’aides cantonales. D’autres avaient besoin de l’aide sociale ou de soutiens privés. Les églises organisaient une aide active en mettant en place des ateliers rémunérés.
Regardez cette vidéo de 1956 pour découvrir un atelier géré par le Centre social protestant de Genève. Pour en savoir plus sur l’assurance invalidité, lisez notre article à ce sujet.
En 1965, les prestations complémentaires sont introduites pour améliorer la situation des personnes bénéficiant d’une rente AVS ou AI. Ces rentes étant inférieures au minimum vital, de nombreux·ses rentiers·ères vivaient dans la pauvreté. Solution tout d’abord temporaire, elles sont rapidement devenues une composante essentielle du système d’assurances sociales.
Les premières caisses de chômage sont principalement l’œuvre d’organisations syndicales. L’assurance est facultative, les salarié·e·s remplissant les conditions imposées par la loi peuvent s’assurer auprès d’une caisse. C’est en 1976 que l’introduction de l’assurance chômage obligatoire modifie leur rôle en profondeur. Le financement est assuré par le prélèvement d’une cotisation sur les salaires.
Les premières caisses de pension ont été fondées dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elles concernaient d’abord les membres de la police, le personnel enseignant ou les fonctionnaires. La Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP) est introduite en 1985. La prévoyance professionnelle doit permettre aux personnes retraitées de conserver leur « niveau de vie antérieur ». Elle forme avec l’AVS, l’AI et la prévoyance privée, le système des « trois piliers ». Regardez une vidéo explicative à ce sujet.
Pour en apprendre davantage sur l’historique des assurances sociales en Suisse, consultez ce site.
Sources :
