La surcharge sensorielle après une lésion cérébrale

Après une lésion cérébrale, les séquelles peuvent être nombreuses. Certaines sont visibles et altèrent la motricité, alors que d’autres sont invisibles et affectent les sens de la personne touchée.

Après une lésion cérébrale, les séquelles peuvent être nombreuses. Certaines sont visibles et altèrent la motricité, alors que d’autres sont invisibles et affectent les sens de la…

Une personne assise sur le sol se tenant la tête entre les mains

Source de l'image : Freepik

Beaucoup de personnes touchées par une lésion cérébrale ont comme séquelles des difficultés à se concentrer ou une grande fatigabilité. Il faut alors apprendre à vivre avec. Dans ce cas, un grand nombre de stimulations, qu’elles soient visuelles, auditives ou tactiles, peut provoquer une surcharge sensorielle pour ces personnes. Mais comment les lésions cérébrales affectent-elles les sens ?
 

La vue

De nombreuses personnes concernées voient leur vision atteinte. Certaines perdent une grande partie de leur vue, comme Floriane, qui ne voit plus que du quart inférieur de l’œil gauche, ou Tobias, qui n’a conservé que 5% d’acuité visuelle. D’autres peuvent souffrir d’hémianopsie, c’est-à-dire qu’elles ne voient plus le côté droit ou le côté gauche. Elles pensent par exemple avoir terminé leur assiette, mais ne voient pas que l’un des deux côtés de l’assiette présente encore de la nourriture). Dans ces cas, la connexion entre l’œil et le cerveau a été atteinte lors de la lésion cérébrale. Dans la vie quotidienne, les personnes souffrant d’hémianopsie peuvent la compenser en bougeant la tête et les yeux.

Le toucher

Si la zone cérébrale responsable de la sensibilité a été impactée par la lésion cérébrale, cela peut provoquer divers troubles au niveau du toucher. Cela peut se manifester par des sensations anormales, comme des fourmillements ou des sensations de brûlure dans les membres paralysés. Une autre conséquence peut être l’insensibilité au toucher : la personne concernée ne sent plus les contacts sur sa peau, ni si les objets sont froids ou chauds. Enfin, certaines personnes touchées vivent une perte de sensibilité au niveaux du bout de leurs membres.
 

L’ouïe

Les lésions cérébrales peuvent affecter le lobe temporal et entraîner des séquelles au niveau de l’ouïe. Les personnes concernées présentent alors une agnosie auditive : elles ont du mal à reconnaître certains sons (un chat qui miaule ou le bruit d’une voiture par exemple), et il leur est difficile de localiser l’origine de ces sons. Certaines personnes, comme Cindy, n’entendent plus simultanément des deux oreilles après une lésion cérébrale.

L’odorat

Certaines personnes, après une lésion cérébrale, peuvent développer un trouble olfactif, la dysosmie : une altération des fonctions olfactives. Certaines personnes pourront donc souffrir d’une hyposmie, soit une perte partielle de l’odorat. Les personnes concernées sentent moins bien les odeurs. Elles ont tendance à trop ou trop peu se laver, car elles sentent moins bien les odeurs, y compris la leur.

Le goût

C’est un fait étonnant, mais une lésion cérébrale peut affecter notre goût et changer nos préférences ! Après son AVC, Clément a passé deux jours dans le coma. À son réveil, il a souhaité manger des œufs et du caramel, deux aliments qu’il n’aimait pas avant. D’autres personnes peuvent avoir du mal à ressentir les goûts après une lésion cérébrale. Selon plusieurs études, un AVC du tronc cérébral serait ce qui alternerait les sens et changerait la perception du goût.